Depuis plusieurs années, les fibres céramiques réfractaires (RCF) sont mises en cause pour leur biopersistance pulmonaire, avec un classement cancérogène au titre du règlement CLP/REACH. Or dans les environnements industriels soumis à des températures extrêmes, la sécurité des opérateurs et la conformité réglementaire sont devenues aussi critiques que la performance thermique. Face à ces contraintes, une alternative s’impose : le verre haute température cardée ( aussi appelé fibre biosoluble VHTC). Cette fibre, à la fois isolante et biosoluble, combine efficacité thermique, souplesse de mise en œuvre et sécurité sanitaire.

 

L’importance de la biosolubilité

La biosolubilité désigne la capacité d’une fibre à se dissoudre rapidement dans les fluides biologiques, notamment le liquide pulmonaire.

  • Une fibre biopersistante (cas des RCF) peut rester longtemps dans les poumons et provoquer, à terme, une fibrose ou un cancer pulmonaire.
  • Une fibre biosoluble, comme le verre haute température cardée (VHTC), est au contraire éliminée naturellement par l’organisme, réduisant fortement ce risque.

C’est cette propriété qui permet au VHTC d’échapper à la classification cancérogène, conformément au règlement CLP/REACH – Note Q. Les industriels bénéficient ainsi d’un matériau performant, mais non soumis aux contraintes réglementaires lourdes associées aux RCF.

 

Fibres biosolubles VHTC vs fibres céramiques réfractaires : un contraste clair

L’essai OECD 451, réalisé sur modèles animaux, est la référence internationale pour évaluer la cancérogénicité des fibres.

  • Les fibres céramiques réfractaires ont démontré des effets pathologiques, confirmant leur dangerosité.
  • Les fibres de verre biosolubles, dont le VHTC, n’ont pas montré d’effets pulmonaires nocifs lors d’expositions prolongées.

Des essais in vitro sur fluides simulant le liquide pulmonaire confirment cette dissolution rapide : le VHTC n’est pas biopersistant et n’accumule donc pas de risques pour les travailleurs.

 

VHTC vs RCF : comparaison technique

Au-delà de l’aspect réglementaire et sanitaire, les industriels cherchent à comparer objectivement les performances des matériaux. Voici un tableau synthétique des différences entre verre haute température cardée (VHTC) et fibres céramiques réfractaires (RCF) :

Tableau comparatif des fibres isolantes haute teméprature

 

Cette comparaison met en évidence le compromis que doivent gérer les industriels :

  • Les RCF restent plus performantes thermiquement, mais leur dangerosité et leur cadre réglementaire contraignant en limitent l’usage.
  • Le VHTC, légèrement en retrait sur la température max, répond à la fois aux exigences de performance pour la majorité des fours industriels et aux impératifs de santé et de conformité.

D’ailleurs, dans certaines applications précises, les RCF sont encore utilisées par manque de solution équivalente, bien qu’elles tendent à disparaitre.

Le rôle du cardage : performance et maniabilité

Contrairement à une fibre de verre classique, le VHTC est produit par cardage : les fibres sont désorientées puis agencées de manière aérée et régulière, avant d’être filées.

Cette technique confère plusieurs atouts :

  • Structure isolante : l’air emprisonné améliore l’efficacité thermique.
  • Souplesse de mise en œuvre : le matériau se découpe et s’ajuste facilement, sans rigidité excessive.
  • Polyvalence : le cardage permet de fabriquer des feutres, nappes ou panneaux isolants, adaptés aux environnements chauds complexes.

 

Dimension RSE et acceptabilité sociale

Au-delà de la conformité réglementaire, l’adoption des fibres biosolubles répond aussi à une logique RSE.

  • Sur le plan humain, elles réduisent significativement les risques pour les opérateurs, limitant l’exposition à des poussières dangereuses et améliorant les conditions de travail en atelier.
  • Sur le plan économique, elles permettent de diminuer les coûts indirects liés aux contraintes réglementaires des RCF (surveillance médicale renforcée, EPI spécifiques, filières d’élimination des déchets).
  • Enfin, sur le plan environnemental et sociétal, ces fibres favorisent une meilleure acceptabilité sociale des procédés industriels : elles s’inscrivent dans la transition vers des matériaux plus sûrs et plus responsables, sans sacrifier la performance thermique.

 

Cas d’usage : fours et procédés haute température

Dans la pratique, le verre haute température cardée est utilisé dans des applications où les deux priorités sont : tenir la chaleur et protéger les opérateurs. On la retrouve sous forme de tissu biosoluble, de fils Dref ou de joints HT.

Exemples d’applications :

  • Joint d’étanchéité de fours industriels (sidérurgie, fonderie, traitement thermique).
  • Isolants thermique.
  • Rideaux anti-étincelles et protections thermiques souples.
  • Tissus et manchons de protection pour pièces ou câbles exposés.

Avec une résistance continue d’environ 850 °C (et des pointes à 1 000 °C), le VHTC garantit à la fois performance technique et conformité sanitaire.

 

FAQ : vos questions fréquentes sur la fibre biosoluble

Voici un récapitulatif rapide des questions posées par nos clients.

1. Le VHTC est-il dangereux pour la santé ?

Non. Grâce à sa biosolubilité, il n’est pas classé cancérogène et ne persiste pas dans les poumons.

2. Quel est son avantage par rapport aux RCF ?

Il offre une efficacité thermique similaire pour des températures jusqu’à 1 000 °C, mais sans les contraintes réglementaires et sanitaires des RCF.

3. Comment est-il considéré par REACH ?

La fibre VHTC est exonérée de classification cancérogène.

 

La biosolubilité en bref

Le verre haute température cardée (VHTC) est aujourd’hui une réponse stratégique aux défis des industriels :

  • Sécurité des opérateurs, grâce à sa biosolubilité.
  • Conformité réglementaire, avec l’absence de classement cancérogène.
  • Performance thermique, jusque dans les environnements industriels les plus exigeants.

En clair : choisir le VHTC, c’est assurer la continuité des opérations tout en réduisant les risques humains et réglementaires.